Dans l’Antiquité, des médecins, comme Hippocrate et Dioscoride, découvrent les vertus pharmaceutiques du mastic, qu’ils appellent « résine du pistachier lentisque ».
Aux temps où l’Empire romain est à son apogée, l’empereur Héliogabale à l’idée de mêler de l’huile essentielle de mastic et du vin ; il donne à ce breuvage le nom « vin à la mastiha ». Au cours de la période byzantine, le mastic est l’un des rares produits de luxe exportés par Constantinople; cette substance rapporte à la trésorerie impériale du gouvernement de l’île 120 000 pièces d’or.
Au cours de la période durant laquelle les Génois dominent l’île de Chios (1346-1566), le commerce de mastic prend un tour plus systématique; les marchés de l’Orient et de l’Occident s’ouvrent à lui. Le mastic voyage… Erevan, Chypre, Rhodes, Venise, Londres, villes étapes ayant permis la rencontre de civilisations, de peuples, de religions, de saveurs.
A l’époque de l’Empire ottoman, les « villages du mastic » jouissent d’un statut administratif d’autonomie et connaissent une période de prospérité et les produits de plus haute qualité sont obligatoirement acheminées par l’Emir local vers Constantinople.
Aujourd’hui, dans l’environnement multi-ethnique et multicolore de la Méditerranée orientale, le mastic poursuit son voyage dans le temps, unissant les hommes et les cultures, permettant l’échange des expériences et des croyances.